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Je suis une muse délirante et "délireuse", passionnée d'écritures et de lectures. J'aime la vie, la lumière et le bonheur !

18 avril 2011

Prosepine est de retour des Enfers... Kairé ! Kairé !



Le 19 Avril, fêtons les Cerialia,

Depuis le 12 Avril, on se le rappelle nous étions dans période des grands Jeux dédiés à Cérès mais, le 19 Avril, c’est la déesse elle-même qu’il convient de célébrer.
Dans les temps reculés, Cérès n'était qu'une modeste déesse, très fonctionnelle, elle protégeait une des étapes de la culture des terres : la croissance des plantes et plus spécifiquement des céréales. Mais, peu à peu elle devint puissante jusqu’à évincer tous les autres dieux et patronner l'ensemble de la fonction agricole
Elle partageait, dans un coin du grand Cirque, au pied de l'Aventin, avec Liber et Libera, un temple de style grec, le premier dans l’Urbs, bâti par des Grecs
Le culte de la déesse grecque Déméter, latinisé en Cérès, fut introduit à Rome en - 493 avant J.C. selon un ordre des livres Sybillins (encore et toujours ces fameux livres….).
Le culte lui-même, admis parmi les sacra publica, resta entièrement grec.
Les prêtresses étaient d’origine Grecque, les prières et les rites étaient célébrés en grec.
Le 19 Avril on célébrait le retour de Proserpine, la fille de la déesse, depuis sa demeure des Enfers, où elle résidait 6 mois par an avec son époux, le dieu des Enfers, le redoutable Pluton. C’était une fête joyeuse, on s’habillait de blanc.
Il n’y avait pas vraiment de sacrifice sanglant, on se contentait de gâteaux de miel, avec du lait, de l'encens et des flambeaux allumés. Les édiles de la plèbe sacrifiaient une truie et partageaient l'épeautre et le sel, gâteau sacrificiel préparé par les vestales plus connu sous le nom de Mola Salsa
Le culte de Cérès à Rome s'adressait surtout aux plébéiens, exclus des sacra gentilicia des familles patriciennes. Aussi ce nouveau culte fut-il placé sous la surveillance des édiles plébéiens. C'est là, près de ce temple que, sous la surveillance de ces magistrats on distribuait le blé et le pain qui, dans les temps de détresse, étaient accordés au peuple
Après le sacrifice, auquel assistaient les trois divinités, allongées sur des lits de parade, commençaient les Jeux qui duraient désormais plusieurs jours.
A cette occasion, les plébéiens invitaient les patriciens qui à leur tour les conviaient aux Megalesia dont nous avons déjà parlé(fêtes de Cybèle).
Nous sommes le 19 avril, la fête bat son plein.
À la campagne, on organise une procession autour des champs et on célèbre Cérès par des offrandes et en buvant du vin mêlé de lait et de miel...
A Rome, cette procession joyeuse se rend au cirque pour assiter à des courses de chevaux et des distributions de noix et de bonbons.
A la suite des courses de chevaux, au Grand Cirque avait lieu une course étrange et cruelle. On faisait courir des renards sur le dos desquels on avait attaché des torches enflammées. Ce rituel primitif avait un rapport avec le soleil c'est pourquoi on le pratiquait dans le Cirque, lieue circulaire par excellence.
Ovide nous dit qu’on espérait par cette course, combattre la maladie, la rouille couleur qu’évoque le pelage du renard.
Au même moment on célébrait également par un sacrifice de chiennes rousse (cousines des renards) Sirius, l'Astre rouge, responsable de la Canicule
On a peu de textes pour décrire cette cérémonie, mis à part celui d’Ovide dans son recueil « Les Fastes » :
Passant par là, j'allais chez les Pélignes, ma terre natale, territoire réduit, mais où toujours on rencontre de l'eau en abondance.
Je suis entré chez un vieil hôte, dans une maison qui m'était familière
(Phébus déjà avait retiré leur joug à ses chevaux au bout de leur course).
Le vieux avait l'habitude de me conter une foule de choses, et notamment celle-ci, qui me permet de développer l'ouvrage qui m'occupe maintenant.
- Dans cette plaine, dit-il en me la montrant,il y avait un petit champ, appartenant à une paysanne regardante et à son rude mari. L'homme parcourait sa terre, en se servant d'une charrue ou d'une faucille recourbée ou d'un hoyau. Quant à la femme, tantôt elle balayait sa ferme étayée par des piliers, tantôt elle déposait des oeufs sous les plumes d'une couveuse, cueillait des mauves vertes ou des champignons blancs, ou alimentait un feu bienfaisant dans un modeste foyer. Et cependant, elle ne cessait de se fatiguer les bras à tisser, et à s'armer ainsi contre les menaces du froid. Son fils était espiègle, dans les premières années de son âge, à deux lustres il avait ajouté deux années. Au fond d'une vallée encaissée, plantée de saules, il attrapa un renard qui avait enlevé nombre de volailles de leur basse-cour. Il enveloppa de paille et de foin la bête capturée, et y mit le feu. Le renard échappa à ces mains incendiaires. Partout où il fuyait, il mettait le feu aux champs couverts de moissons ; le vent qui soufflait donnait des forces au feu dévastateur.
L'événement est passé, le souvenir en subsiste. Maintenant encore, une loi de Carséoli interdit de laisser vivre un renard capturé, et pour expier sa peine, cette race est brûlée lors des Cerealia, et elle périt, de la façon dont elle a fait périr les récoltes.
Ovide, Fastes, 470

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