Kleio, la Muse qui muse, musarde, s'amuse...

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Je suis une muse délirante et "délireuse", passionnée d'écritures et de lectures. J'aime la vie, la lumière et le bonheur !

4 novembre 2009



La colère de la Terre avait réuni dans la mort esclaves venus au marché et hommes libres venus traiter des affaires.
- « Regarde c’est Publius Vibius, le marchand de garum, un de tes voisins de fabrique, il faudrait prévenir chez lui.
Lollia se retourna et d’un signe bref demanda à Stylus de se rendre chez les Vibii.
Le corps était allongé sur le dos, il avait les mains accrochées au col de sa tunique comme s’il avait cherché de l’air.
Aennius se pencha : « Etrange, il n’a aucune marque sur le corps.. Il n’a pas été écrasé…
- Peut être a-t-il eu si peur qu’il est tombé ou que son cœur s’est arrêté de battre.
- Surtout si on l’a aidé un peu… Regarde autour de son cou….
Le cou était marqué d’une fine intaille, comme une cordelette pourpre. Il n’y avait aucun doute Vibius était mort avant la secousse et son corps avait été rangé là pour qu’on le confonde avec les victimes de la catastrophe. Une main criminelle avait même fermé les yeux pour qu’on ne remarque pas les yeux exorbités de l’homme qui cherche son souffle.
- « Tu connaissais ce Vibius ?… Un drôle de personnage. Fort peu sympathique mais quoi qu’il en soit il ne méritait pas de finir ainsi, jeté à côté des esclaves.
- Non ! J’aperçois son épouse quelquefois et son fils aussi mais je ne les fréquente pas.
- Ah ! Regarde ! Notre homme ne venait pas de chez lui, Aennius se pencha pour ramasser une paire de dés à jouer comme on en trouve dans toutes les tavernes. Je ne crois pas qu’un respectable citoyen parti traiter des affaires se déplace avec des dés pipés dans la poche
- Une querelle d’ivrogne qui aura mal tourné.
- Peut-être ? Mais ce genre d’étranglement ressemble plus à une exécution qu’à la conséquence d’un coup de sang.
- Peut être qu’il avait des dettes ?
A peine avait elle prononcé ces paroles qu’un cortège précédé d’un Stylus fort agité se frayait un chemin sur la place.
- Les voilà, Terentia la digne épouse en tête suivie de Primus le fils de la maison…
Aennius se porta à leur rencontre. Lollia le vit s’entretenir avec la mère et le fils puis ils s’avancèrent tout en discutant.
Lorsqu’elle le vit, Terentia, son épouse ne put retenir un cri, son fils se précipita pour la retenir.
- J’avais un pressentiment, je ne voulais pas qu’il sorte ce matin et voilà, il est là étendu, mort. La digne matrone s’était reprise, elle se tenait toute droite maintenant.
Primus, le fils, un jeune homme de belle allure à la mâchoire carrée ne disait rien, il ne pouvait détacher son regard du corps de son père.
Aennius reprit la parole : « Il convient de le ramener au plus vite chez vous, j’irai prévenir l’édile et nous passerons vous visiter dans l’après-midi.
- L’édile ? Le jeune homme avait levé la tête d’un air interrogateur vers l’avocat.
- Ton père n’a pas été écrasé par la chute du temple, il a été assassiné, étranglé même pardonne ce détail.
- Quelle est cette stupidité ! Qui aurait voulu assassiner mon mari ?
- Je ne sais pas mais nous le découvrirons…. Je te promets. Ne le laissez pas là nous viendrons vous voir plus tard.
Les esclaves de l’escorte des Vibii chargèrent le corps sur une litière sommaire.
Au moment de partir, Terentia se retourna… « Merci Aennius de nous avoir prévenu… Nous t’attendrons cet après-midi. »
Lollia les regarda s’éloigner.
- Tu devrais rentrer chez toi voir ce qui se passe… J’irai prévenir l’édile puis au retour de ma visite chez les Vibii, je passerai te voir. Je pense, si tu es disponible que j’aurai besoin de ton aide. Si tu le veux bien.
Lollia avait déjà aidé Aennius dans d’autres affaires, elle était toujours prête pour de nouvelles aventures. L’intérêt que lui portait Aennius la flattait. Lui aussi fréquentait ou avait fréquenté comme son ami Tullia la Cour du prince, il avait vécu à Rome. Bref tout cela avait de quoi émoustiller une jeune personne avide de voir le monde.
- Si je le peux. Je le ferai volontiers.
Après un bref salut, ils se séparèrent.
La secousse avait plutôt épargné le quartier où vivait Lollia. Des murs fendillés, quelques colonnes ébranlées mais rien de notable. En passant devant la maison des Vibii elle entendit les gémissements des pleureuses.. Tiens cela n’a pas traîné pensa-t-elle.

2 novembre 2009


Au milieu des bourasques, entre deux averses.. il a même neigé à La Chapelle ce matin... la suite pour passer un moment :


Et tout à coup, dans un fracas, le toit du temple s’effondra. Les Dieux avaient abandonné la cité !
Lollia contemplait encore le spectacle. Le silence était retombé après ce grand fracas.
- Tu t’es transformée en statut de pierre ?
Elle sursauta, Aennius, l’avocat, son ami se tenait à ses côtés, lui aussi un peu pâle et visiblement mal à l’aise. Il semblait chercher une plaisanterie à dire mais ses yeux d’habitude rieurs étaient comme voilés de stupeur.
Peu à peu la ville retrouvait l’usage de la parole. Lollia frissonna :« Non mais j’en ai l’impression. Mes jambes sont encore clouées au sol de la peur.
- Alors c’est que tu n’as pas vu chez moi. Aennius habitait dans le quartier le plus ancien de la ville tout près du temple d’Isis. Tu venais de chez Fulgunibus ?
- Oui, le péristyle s’est effondré, une servante a été écrasée à ce que je sais pour l’instant, je rentrai chez moi quand le temple s’est écroulé.
- Le temple d’Isis est ruinée lui aussi. Tu dis que le péristyle de Fulgunibus… Attends viens marchons nous serons plus en sécurité à ciel ouvert. Au cas où cette colère de la Terre ne serait pas terminée »
On avait rassemblé à la hâte les victimes devant le portique d’Eumachie qui semblait avoir bien résisté. Lollia et Aennius s’approchèrent pour voir s’ils ne reconnaissaient pas un de leurs proches. A l’heure du tremblement de terre tout le monde était déjà dehors pour vaquer à ses occupations. La colère de la Terre avait réuni dans la mort esclaves venus au marché et hommes libres venus traiter des affaires.
- « Regarde c’est Publius Vibius, le marchand de garum, un de tes voisins de fabrique, il faudrait prévenir chez lui.
Lollia se retourna et d’un signe bref demanda à Stylus de se rendre chez les Vibii.
Le corps était allongé sur le dos, il avait les mains accrochées au col de sa tunique comme s’il avait cherché de l’air. Aennius se pencha : « Etrange, il n’a aucune marque sur le corps.. Il n’a pas été écrasé…
- Peut être a-t-il eu si peur qu’il est tombé ou que son cœur s’est arrêté de battre.
- Surtout si on l’a aidé un peu… Regarde autour de son cou….
Le cou était marqué d’une fine intaille, comme une cordelette pourpre. Il n’y avait aucun doute Vibius était mort avant la secousse et son corps avait été rangé là pour qu’on le confonde avec les victimes de la catastrophe. Une main criminelle avait même fermé les yeux pour qu’on ne remarque pas les yeux exorbités de l’homme qui cherche son souffle....