Kleio, la Muse qui muse, musarde, s'amuse...

Ma photo
Je suis une muse délirante et "délireuse", passionnée d'écritures et de lectures. J'aime la vie, la lumière et le bonheur !

31 octobre 2009


C'est samedi, un petit bout de lecture avant les festivités.....

Lollia repassa en hâte la porte du jardin… rien n’avait été épargné là non plus. Les esclaves couraient dans tous les sens, un brasero gisait renversé sous le péristyle écroulé et Tullia…. Où était elle ?
Soudain Lollia aperçut un morceau de tissu bleu qui dépassait d’un morceau de corniche, elle se précipita… Le spectacle était effrayant… la pierre sculptée avait écrasé la jeune femme !
- Que regardes-tu ?… Quel visage ! On dirait que tu as vu un fantôme !
- Ce n’est pas toi ?
-Non, tu vois bien… J’avais oublié mon voile, cette pauvre Eutychia était retournée le chercher… Et la pierre est tombée. Et toi ?
- Je suis restée blottie contre une borne devant le mur de ta maison…. Je crois qu’il vaut mieux que je rentre. Excuse moi, je suis inquiète pour ma maisonnée et je vois que je ne serai pas d’une grande utilité ici..
- Comme tu veux, je te comprends, veux-tu que je te fasse accompagner ? On ne sait jamais… Stylus, Stylus où est-il celui là ?
Avant même que Plottia ait pu protester elle se retrouva dans la rue flanqué d’un géant gaulois, à l’air féroce. Stylus nouvellement arrivé et nouvellement rebaptisé venait droit des sombres forêts germaines. Tullia l’avait amené depuis Rome où les esclaves germains faisaient fureur.. Elle l’employait aux besognes qui ne demandait que peu d’habilité et de subtilité mais beaucoup de force. Il semblait très dévoué, obéissant mais sa taille, peu commune, le rendait inquiétant. De plus comme il ne comprenait presque rien et n’entendait guère le latin, on pouvait se demander s’il n’était pas un peu simple ce qui le rendrait encore moins contrôlable.

Mais une fois arrivé sur le Forum, Plottia ne regretta pas sa présence.
Le spectacle était désastreux, le temple de Jupiter Capitolin était à bas, les statues renversées et les colonnes en équilibre.
L’escalier monumental était tout de guingois. Des travées de l’imposante et élégante colonnade qui faisait le tour de la place, gisaient fracassées.
La foule, frappée de stupeur, était devenue muette. Elle se relevait formant des petits groupes. Certains se tenaient par la main, d’autres par les épaules mais tous restaient là à contempler ce spectacle de désolation. Certains portaient la main à leur tête, d’autres se blottissaient les uns contre les autres…
On se regardait, on ne se parlait pas comme pour entendre encore l’écho du grondement de la secousse.
Et tout à coup, dans un fracas, le toit du temple s’effondra. Les Dieux avaient abandonné la cité !...
Si j'ai le temps entre deux préparations de cuisine... un bout encore sinon ce sera pour demain...

30 octobre 2009


J'ai été un peu perturbée dans mon coeur en ce début de vacances et cela a ralenti mon rythme de publication... je m'en excuse auprès de mes fidèles lecteurs.

Je les remercie de leur patience et de leur soutien indéfectible chaque fois que je les appelle au secours.


Je résume donc :
L'action se passe dans le Sud de l'italie en Campanie où Octavie l'épouse de Néron (oui, oui, lui-même) a été éxilée.
La ville de Pompéi vient de subir un terrible tremblement de terre que raconte Lollia dont nous allons suivre les aventures...
Les destins, il n'en faut pas douter, vont se croiser.

La suite ...

Mourir sous la pâle lueur de ce jour de Février était vraiment trop stupide. Lollia se recroquevilla encore un peu plus dans son abri.
La journée pourtant avait commencé sous les meilleurs augures, jour faste…
Elle avait expédié les affaires courantes avant de se rendre d’un pas léger chez son amie, la blonde Tullia, une patricienne des familles les plus anciennes de la ville. De celles qui étaient là avant même l’établissement de la colonie par Sylla. On murmurait qu’une de ses ancêtres, une princesse osque, célèbre pour sa beauté avait su séduire le dictateur et même qu’un enfant… mais ce n’était que des racontars de jaloux.
Lollia était flattée de l’amitié que lui portait Tullia. Elle s’étaient rencontrées lors des derniers combats de gladiateurs à Pouzzoles, l’amphithéâtre de Pompéi étant frappé d’interdiction depuis trois ans, suite à une rixe sanglante qui avait coûté la vie à quelques spectateurs.
Le hasard les avait placé côte à côte sur les gradins. Non que Lollia goutât particulièrement ces distractions, mais le ludus de Pompéi devait combattre et il y avait le beau Lagens aux 12 victoires et aux yeux noirs… et… bref, elles avaient fait connaissance lors d’un moment particulièrement délicat où le rétiaire était tombé à genoux.
Tullia avait vu le frisson de Lollia et lui avait gentiment pris la main… Lagens habile et svelte s’était redressé et devant la foule qui hurlait son nom et avait renversé comme souvent la situation. La conversation s’était engagée et c’était deux amies qui étaient retournées à Pompéi.

Tullia avait été élevée à l’ombre du Palatin. Sa famille était alliée avec la puissante gens des Poppei, eux aussi originaires de Pompéi, qui comptait aujourd’hui parmi ses membres les plus illustres, Poppea Sabina, la favorite depuis bientôt quatre ans de César Auguste Néron.
Poppea Sabina était la fille de Titus Ollius, mais elle avait pris le nom de son grand-père maternel, un homme d’illustre mémoire, Poppaeus Sabinus, ancien consul resplendissant des honneurs du triomphe. Cependant la roche tarpéienne est proche du Capitole et lors des troubles de la fin du règne du vieil empereur Tibère il fut accusé de complicité avec Séjan, le préfet du prétoire de l’Empereur Tibère et contraint au suicide avec son fils, Ollius père de l‘impératrice !..
Poppea n’avait pu espérer aucun réconfort du côté maternel. Comme sa mère était la plus belle femme de la cour de l’Empereur Claude, elle attira les foudres de l’impératrice Messaline. Sa liaison avec le beau Asiaticus dont l’impératrice était tombée amoureuse ne fit qu‘exciter davantage la jalousie de Messaline qui détestait se savoir supplantée.. Messaline l’accusa d’entretenir une liaison avec le pantomime Mnester et la contraignit au suicide.
On décida de se débarrasser de cette famille un peu trop voyante, Poppée fut mariée à un obscur chevalier.
Mais la jeune femme n’avait rien oublié, elle se savait belle peut être même plus encore que sa mère. Dès qu’elle put, elle se débrouilla pour se faire voir dans les lieux fréquentés par le jeune prince. Elle sut habilement évoquer leurs souvenirs d’enfance, leurs jeux dans les jardins du Palatin.
Elle l’émut sans doute en évoquant sa triste condition et son mariage misérable. Elle sut se ontrer tendre, câline et surtout elle se refusa.
Tout serait différent, lui disait-elle, si elle avait ses entrées à la Cour, si elle retrouvait son rang… On ne pourrait pas, cette fois, comme avec l’esclave Actée, accuser l’empereur d’avoir une liaison peu digne de lui.
Finalement les amants eurent une idée, on dit même que ce fut Néron.
L’empereur avait un ami, un véritable camarade de fêtes et de conversation, une sorte de double : Othon. Il lui demanda d’épouser Poppea qui venait de divorcer. Mais Othon eut la mauvaise idée de tomber amoureux de sa femme et oublia l’accord qui avait présidé aux noces. L’Empereur se mit en colère surtout que Poppea habilement jouait aux épouses satisfaites et vertueuses… mais ce n’était qu’un jeu, un fois qu’elle eut bien assuré sa prise, elle attira et attacha complètement à ses charmes Néron pris dans les filets de la passion. Othon s’accommoda des restes.
Poppea avait réussi au delà de ses espérances à retrouver sa place à la cour et à venger sa mère malgré l’opposition de la vieille Agrippine qui avait décelé son ambition sans limites. Elle était, en ce moment, sur le point de franchir les derniers pas qui la rapprochaient du pouvoir suprême. Elle avait réussie à faire reléguer en exil, dans la villa pompéienne de ses cousins, Octavie, l’épouse de Néron et se disposait à la faire répudier voire davantage chuchotaient les mauvaises langues.
Tullia avait été aux premières loges de ces intrigues de palais. Elle était blonde comme Sabina, mais d’un naturel suffisamment réservée pour ne pas faire de l’ombre à la belle et ainsi jouir de son amitiés et de la faveur que procure l’amitié des puissants.
Cependant comme Tullia devenait de plus en plus belle et de plus en plus habile aux jeux de cour, Poppea avait jugée bon de l’éloigner du regard de Néron qu’elle aurait pu distraire.
Elle avait suggéré à ses parents, flattés d‘une telle proposition, qu’elle pourrait jouer les entremetteuses. Et avait concocté un mariage avec le fils d’un de ses riches cousins Pompéiens Quintus Poppaeus Sabinus, dit Fulbunguis, « l’homme aux ongles roses » parce qu’il avait la manie de se faire polir les ongles comme une femme, ce qui leur donnait un bel aspect nacré.
La jeune aristocrate, nouvellement mariée et fraichement débarquée de la capitale s’était, on ne sait trop pourquoi, entichée de Lollia.
C’était tout nouveau pour elle, jamais elle n’avait eu, à bien y penser de camarades…
C’était amusant de se voir, de se raconter mille folies, d’écouter les récits de la vie la cour et des folies de l'Empereur… seule la grand-mère de Lollia trouvait à redire, trouvant tout cela peu convenable.
Elle était donc comme presque chaque jour venue lui rendre visite dans sa belle maison du quartier de la toute neuve Palestre. En traversant le Forum, elle avait fait une curieuse rencontre… Une vieille femme, édentée et puante qui semblait l’attendre.
Sans y penser elle lui avait fait l’aumône et la vieille après avoir empoché, sans un remerciement, le sou s’était lancé dans une curieuse chanson. On y parlait de monstre naissant, de bizarreries de la Nature, de destruction et de chaos, des Dieux outragées.. drôle de façon de la remercier. Elle avait suivi Plottia, tout en continuant sa mélopée, et puis, près des thermes avait disparu, comme si elle avait été enlevée… Une apparition..
Et maintenant ce tremblement de terre.
Et à nouveau ce silence.
Quel spectacle, murs lézardés, trottoirs éventrés, lourdes portes sorties de leurs gonds par un Hercule invisible..
Lollia repassa en hâte la porte du jardin… rien n’avait été épargné là non plus. Les esclaves couraient dans tous les sens, un brasero gisait renversé sous le péristyle écroulé et Tullia…. Où était elle ?...

Promis je ne vous laisserai pas finir le WE sans donner la suite...