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Je suis une muse délirante et "délireuse", passionnée d'écritures et de lectures. J'aime la vie, la lumière et le bonheur !

15 octobre 2009

Du rififi dans le garum - roman historique



Octavia, épouse de l’empereur, adieu ! Que Vénus Pompéienne te soit favorable.
Je te dis salut.


Déméter laissa retomber la lourde tenture…
- Allons il faut rentrer, il est tard dit-elle en prenant doucement la frêle jeune femme par les épaules.
- Il fait encore jour
- Plus pour longtemps, le soir tombe frais sur la mer.. vous allez bientôt prendre froid
- Quelle importance… Je ne manquerais à personne.. et mon époux en remercierait plutôt la Fortune. L’impératrice se laissa aller contre le dossier d’osier du fauteuil en soupirant.. Laisse moi… Je veux rêver encore. »

Encore un jour écoulé depuis sa triste captivité.. triste.. l’endroit n’était pas triste. Auguste avait exilé ses parents dans des endroits atroces mais on ne pouvait pas accuser Néron d’en avoir fait autant. Il avait choisi les rives riantes et boisées de l’opulente Campanie. Les cousins de cette traînée de Poppée avaient été trop heureux de prêter une de leur villa pour servir de cage dorée…Octavia se releva brusquement et tira les rideaux… La chaude lumière du soleil couchant pénétra à grands flots dans sa chambre. Quel mal y avait-il à regarder la mer ?
La contemplation du paysage s’accordait avec son destin. Tout au fond de la baie, l’horizon immobile, une ligne bleu fantomatique qui se fondait dans l’infini du ciel. La mer calme solitaire… effleurait de quelques barques de pêche vives et colorées. Et puis devant une roche brune et rouges par endroits, violemment découpée, creusée d’escaliers menant à des plages encaissées et minuscules ou des pontons de bois accueillant d’élégants bateaux..
Elle sourit, bateaux amarrés pour des fêtes au palais impérial tout près, à Baïs, juste de l’autre coté du golfe.
Et puis veillant sur ce calme paysage, le Vésuve débonnaire et pansu, planté des vignes qui donnaient un nectar capiteux et enivrant, dont l’odeur suffisait à provoquer l’ivresse, d’arbustes aromatique à l’ombre desquels il faisait bon faire la sieste ou discourir dans l’air léger.
Mais elle ne le pouvait pas, elle, Octavie, dernière descendante d’Auguste, épouse du plus puissant personnage du monde, avait moins de liberté qu’un moineau. Elle pouvait juste contempler la liberté sans la goûter.
Pourtant elle n’avait rien fait pour mériter ce châtiment sauf exister.
Octavie, fille de l’empereur Claude et de sa superbe épouse Messaline, fille, nièce d’imperators et de princes…. Et si seule, si abandonnée si méprisée…
Elle avait la blondeur des Julii, la grâce et la vivacité des Antonins, tout cela en vain.. D’épouse elle n’avait que le nom. Néron ne l’avait jamais touchée, il s’en vantait même auprès de ses amis. Je ne l’ai pas choisie, elle m’a voulu mais… Elle devra se contenter du titre d’épouse.

Les Dieux savaient pourtant qu’elle n’avait rien voulu rien décidé.
C’était elle, Agrippine à la fois sa tante et sa marâtre, sa vieille et meilleure ennemie et plus solide soutien, tout à la fois. Maintenant elle était morte, Octavie se retrouvait seule comme une biche prise en tenailles par les chiens de la meute.

L’Empereur n’avait pas hésité à tuer sa mère, poussé il est vrai par ses perfides conseillers : sa maîtresse Poppée et son vieux précepteur Sénèque. Tous les trois avaient imaginé leur plan lors d’un spectacle à Naples. On représentait une bataille navale et le navire construit tout exprès pour l’occasion se disloquait et tous les combattants tombaient à l’eau dans un grand fracas de naufrage.
Octavie assistait au spectacle et à ce moment, elle avait remarqué une lueur de connivence dans leurs regards c’était comme si reliés par des fils invisibles, l’idée prenait forme dans leurs monstrueux cerveaux, ils avaient, au même instant trouvé la solution à leurs envies : éliminer Agrippine. Chacun avait ses raisons....

La suite demain

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